Jean-Claude Duvalier

J'étais née en Haiti. À l'âge de 11 ans, c'était en 1987. Souvent il y avait le couvre-feu. On allait à l'école, et on nous renvoyait. Car à certaines heures de la journée, il avait des gros bruits de fusil. Entre nous les élèves, on se racontait que c'est parcequ'il y a une grande déesse géante, nommée: «Élisabeth 3 Tétés», à 3 mamelles qui  sort des rues. On s'épouvantait tous avec cette histoire, et on se dispersait dans les rues, pour rentrer chez nous.

Pourtant c'était de la politique. C'était en réalité le temps des manifestations contre le président Jean-Claude Duvalier. Je me souviens qu'à un de ces matins, un bourdon m'a piqué en plein sur ma poitrine,  me réveillant.

Ensuite, nous n'avions pas de télé, mais la voisine, qui, aimait les enfants, nous laissait venir regarder la télé chez elle. On y restait jusqu'au soir. Ghislaine était belle, elle vivait seule, elle avait un chum, qui la visitait. En fait, elle attendait son visa, pour se rendre aux USA.  Elle se faisait les ongles très longs, elle n'était pas comme les autres. C'était toujours rouges et bien joli.

À une certaine période, pendant au moins  un mois, les chaînes de télévisions s'arrêtaient, à chaque 30 minutes , durant les émissions, pour diffuser une déclaration présidentielle. Le président rassurait le peuple, disant: qu'il va rester au pays... Il disait: «moin là, pi rèd, rèd kon-on ké makak» c'est à dire qu'il est plus dure(solide) qu'une queue de macaque(le fouet). On le passait tellement souvent, que je n'oublierai jamais la phrase.




Un matin j'ai rêvé: Jean-Claude Duvalier en arrière du palais. Tout était en blanc. Le président était seul, il était beau. Il était habillé tout de blanc. Il me disait quelque chose... il pleurait. Et il  s'est abaissé à ma hauteur, de petite fille, pour me prendre dans ses bras. Et je me suis réveillée. 

Mais à mon éveil, il y avait des bruits de verres qui se cassaient, de partout devant chez nous. Beaucoup de vacrmes, de voix  tumultueuses, beaucoup de cris. Je suis sortie sur le balcon. Et je regardais piller la maison d'en face. C'était "le déchoukage des tontons makoutes."   Ceux d'en face étaient riches, mais ils étaient tranquilles. Ils repectaient les enfants.

Cela s'est passé le 7 Février 1987... laisse moi compter. Puisque le 3 janvier 1988, moi et mes deux soeurs sommes  entrées au Canada. Donc onze mois après leur départ, nous avons, nous aussi quitté le pays. C'est Dieu qui nous a amené au pays. Et ce n'est en rien l'oeuvre de satan. Au nom de Jésus-Christ!













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